Entreprendre de se monter soi même sa propre configuration peut paraître inaccessible et pourtant, la difficulté n’est qu’apparente.
L’univers passionnant du montage apporte de nombreuses satisfactions et permet de répondre spécifiquement à des besoins individuels et à une philosophie (GinjFo ?). Maîtriser la conception de son PC, c’est l’assurance de choisir chaque composant, c’est mieux comprendre son fonctionnement et son architecture ou encore c’est une possibilité de le rendre moins terne et invisible aux yeux des autres.
Avec le temps, la maîtrise du montage pousse à comprendre des notions permettant d’entrevoir des optimisations comme le rendre plus silencieux et de prévoir des évolutions. Et si la passion vous envahit, vous pourrez donner libre cours à votre imagination pour obtenir un PC unique et personnalisé.

Ce dossier vous guide pas à pas dans le montage d’un ordinateur classique. Vous apprendrez à préparer un boitier, une carte mère, à organiser le câblage et à optimiser son rangement . Du lecteur optique en passant par le disque dur, le processeur, le ventirad, la carte graphique, chaque étape est décrite en détail, un dossier pour devenir acteur de sa machine.

les prémices
Cette fois, c’est la bonne, tous vos composants viennent d’être livrés et vous avez hâte de commencer. Avant tout chose, il faut préparer un large espace de travail bien dégagé. Un éclairage correct est à prévoir tout comme quelques outils indispensables.

Nul besoin de perceuse, scie ou marteau, un simple tournevis cruciforme accompagné de son homologue plat font parfaitement l’affaire. Même s’il s’agit de votre premier montage, autant se préparer à monter son PC proprement et prévoir, selon le boitier choisi, un cutter, du ruban adhésif, une petite pince coupante et quelques colliers de serrage.
Nous voilà désormais équipés, il n’y plus qu’à …

Quelques minutes de reflexion
Un des buts de monter son PC soi même est d’avoir la main sur son agencement interne et ainsi pouvoir l’optimiser. Pour cela, le rangement des différents câbles a toute son importance .Il faut qu’ils puissent facilement se brancher mais surtout qu’ils soient le moins visibles possible. L’esthétique intérieur gagne ainsi en qualité et le refroidissement en efficacité.
Avant toute chose, il est donc nécessaire d’analyser le boitier, de lire sa documentation afin d’anticiper le montage pour ne pas perdre du temps par la suite en démontant le tout si un câble ne passe pas là où il ne devrait pas.
La réflexion au service du rangement.
Une fois ce travail terminé, imaginez le meilleur chemin sous la carte mère ou derrière le plateau à carte mère pour y parvenir. L’arrière du boitier comporte des orifices qu’il faudra utiliser au mieux pour obtenir un bon résultat.
D’importants efforts ont été accomplis par les constructeurs de boitiers. De nombreuses références proposent désormais une architecture interne où des orifices intelligemment disposés facilitent le passage des câbles. Pour ce dossier, nous avons opté pour un boitier Enermax : le Hoplite dont vous  pouvez relire notre test ici : Hoplite : Le boitier haut de gamme d’Enermax.

Nous n’avons pas utilisé les derniers raffinements de l’engin (le dock ou le Hot-Swap) pour proposer un montage le plus neutre possible, Le disque dur par exemple prend place dans une simple cage HDD.
A l’usage, une alimentation avec câbles modulaires se révèle très pratique car elle permet de brancher seulement ceux qui sont utiles. Le surplus de câbles est donc évité et l’espace interne préservé. Pour notre configuration, un Modu 87 Plus Gold est choisi.
Le reste de notre configuration se compose d’un disque dur 2 To Seagate Barracuda 2To XT SATA 6Gb/s, un lecteur/graveur DVD optique, une carte mère P8P67 d’Asus, d’un processeur Sandy Bridge Core i5-2500K et de 2 x 2 Go de DDR3 XMS3 de Corsair.
Enfin dernier conseil, soyez patient et méticuleux. La règle absolue en informatique est que « l’on ne force JAMAIS« . Si au cours du montage un périphérique est récalcitrant, il y a 99,9% de chance que cela soit dû à une cause simple et un manque d’observation. Les connectiques d’une carte mère et les slots d’extension d’un boitier répondent à des standards stricts ! Tout doit correctement se connecter sans l’utilisation de la force. Il en est de même pour l’alimentation, le disque dur et le lecteur optique.

Préparation du boitier
Le boitier Hoplite comporte 6 câbles ou faisceaux partant de la face avant. Ils concernent le bouton Power, le bouton Reset, la Led d’activité du disque dur, la LED de mise sous tension, deux connecteurs USB 3.0, l’alimentation du dispositif de contrôle de la ventilation et l’eSATA.

La majorité de ces câbles prend place sur la carte mère à des endroits bien précis qu’il faut identifier à l’aide de la documentation. A partir de maintenant, il faut entrevoir le meilleur chemin pour connecter tout ce petit monde. La plaque à carte mère comporte justement des orifices qu’il faut utiliser au mieux pour obtenir un bon résultat.

Dans certain cas, le boitier est moins évolué mais une solution existe toujours. Essayez de rassembler les câbles par nature avec des colliers de serrage pour passer l’ensemble dans un trou du panneau arrière, qu’il est possible de protéger pour éviter toutes usures, si la finition du boitier laisse à désirer.



A l’aide de ruban adhésif vous pouvez construire un chemin sous la carte mère afin que l’extrémité de chaque connecteur tombe pile en face de la connectique de la carte mère les accueillant.

Astuce : Pour découper des bandes égales, vous pouvez vous servir du châssis du boitier (Voir photo).

Une fois ce travail accompli, placez ensuite la visserie nécessaire au format de votre carte mère. Généralement, le fond du boitier possède des inscriptions pour vous aider.

Surtout ne pas oublier de mettre en place le panneau arrière des connecteurs propres à votre carte mère (ce panneau est toujours fourni avec cette dernière).

Préparation de la carte mère
Il est temps de fixer la carte mère. Avant cela, nous vous conseillons vivement de monter le processeur, son ventirad et les modules mémoires.
Notre carte est une ASUS P8P67 Deluxe. Nous sommes face à un socket LGA 1155 pour processeur Sandy Bridge.

Contrairement aux solutions AMD, les broches de contact du CPU sont déportées sur le socket de la carte mère, le processeur ne présentant plus que des billes de soudures eutectiques.

Prenez ainsi garde à ne pas endommager le socket (vêtement, tournevis, chute d’une vis…) en enlevant le plus tardivement possible sa protection.

Ne faites jamais de manipulation si le socket est à l’air libre sans processeur, la moindre accroche peut avoir des conséquences désastreuses.
Mettre en place le processeur.
Appuyez légèrement sur le levier de sécurité à côté du socket, tirez-le vers l’extérieur et montez-le.

Le couvercle est alors libre et se place à la verticale en faisant très attention à ne pas se prendre un ongle dans une broche. Placez ensuite le processeur en prêtant attention au sens de mise en place. Deux détrompeurs vous aident à l’orienter.

Rabattez alors le couvercle de sécurité et fixez-le en remettant en position initiale le levier métallique. Placez à présent le ventirad d’origine. Bien que certains puristes risquent de hurler, pour un usage courant, il n’est pas utile de placer de la pâte thermique sur le CPU. Celle disponible sur le ventirad box d’Intel remplira correctement son rôle.

Dans le cas contraire une petite noisette suffit.

Avant de positionner le ventirad, repérez à l’aide de la documentation ou de l’inscription CPU Fan sur le PCB de la carte mère la position du connecteur d’alimentation du ventirad. Vous pourrez ainsi l’orienter et éviter d’avoir des câbles trop tendus ou difficiles à ranger.

Le ventirad se place sur le processeur de telle manière que chacun de ses picots soit au dessus des orifices de la carte mère. Chaque patte de fixation doit être positionnée avec sa flèche la plus éloignée du radiateur.

Une légère pression, jusqu’à entendre un clic, suffit à fixer chaque patte. Dans le cas où vous devez l’enlever, l’usage d’un tournevis plat est nécessaire pour rapprocher les flèches vers le radiateur. En tirant doucement vers le haut, elles devraient normalement s’enlever facilement.
Une chose est certaine, si vous travaillez par force, le résultat risque d’être catastrophique avec de la casse matérielle. De la douceur !
N’oubliez pas de brancher le ventilateur sur le connecteur CPU_Fan . Améliorez le rangement des 4 câbles en faisant un nœud par exemple ou en utilisant un collier de serrage.
Mettre en place les modules mémoires.
4 Go de mémoire est un standard, notre futur PC doit accueillir deux barrettes mémoires de 2 Go. Après vérification et identification des slots à utiliser pour profiter du mode dual Channel, pressez les deux loquets (ou l’unique dans le cas de la P8P67) de chaque côté du slot mémoire et placez verticalement le module en faisant correspondre son détrompeur avec l’encoche située sur le slot.

Une légère pression à l’aide des pouces sur chaque extrémité du module le mettra en place (les verrous se ferment automatiquement).

Couchez à présent le boitier et placez votre carte sur ses supports. Préparez ensuite votre visserie avec, parfois de petites rondelles isolantes, afin d’atténuer les sources de vibrations éventuelles.
Une fois la connectique boitier mise en place, fixez chaque vis à l’aide d’un tournevis cruciforme. Le serrage n’a pas besoin d’être extrême !


La connectique boitier : pas si complexe que ça !
Il y a deux cas de figures, soit vous branchez chaque câble directement sur la carte mère ou comme avec la P8P67 sur un module externe (Q Connector) prenant ensuite place sur les connecteurs de la carte mère.

Pour ne pas se tromper (voir photo) dans le sens de la polarité, une flèche indique le positif sur chaque connecteur.


La documentation de la carte mère donnera toutes les indications et significations sur les broches présentes.

De la même manière, connectez les câbles USB, 1394 et audio.

La carte mère est en place. Avant de continuer le montage, prenez quelques minutes pour tout de suite ranger les longueurs de câbles superflus. Le boitier dispose peut-être d’un câble Mangement ou dans le cas contraire, de simples serre-câbles permettent de faire l’affaire.


Pour le disque dur et le lecteur optique, deux câbles sont nécessaires : le câble de signal et le câble d’alimentation. A noter qu’un câble supplémentaire, l’audio, est parfois utile pour le lecteur optique. Contrairement à l’ancienne interface IDE, le SATA ne nécessite aucun réglage particulier du périphérique (maître/esclave). Cette connectique a le gros avantage d’être plus fine et plus simple à mettre en place.
Placez votre disque dur dans un emplacement 3 ½ en pensant à votre carte graphique.  Si le boitier a un espace restreint, la carte peut venir buter contre le disque si celui-ci est mal placé. La fixation se fait en général à l’aide de vis cruciformes fournis avec le boitier. Leur choix se fait de telle manière que le serrage doit être simple, sans aucune résistance.

Notez que suivant le boitier, le montage peut se faire sans outil (c’est le cas pour le Hoplite) et/ou avec des rondelles en caoutchouc voire en utilisant un tiroir.


Une fois l’opération faite, fixez en premier le câble SATA sur la carte mère. Pensez à choisir le bon port SATA, il serait dommage d’avoir un système de stockage en SATA 6 Gb/s exploité en SATA 3 Gb/s. La documentation de la carte mère peut vous aider.

Calculez la longueur en fonction de l’endroit où est placé le disque puis essayez de dissimuler le câble à l’arrière du boitier ou encore de le ranger le plus proprement possible.
Le lecteur optique se loge dans un emplacement 5 ¼ et se fixe soit à l’aide de vis soit par des rails et des loquets, tout dépend de votre boitier.

Si vous souhaitez utiliser un autre emplacement 5 ¼, retirez les déflecteurs de la face avant par une multitude de va et vient afin de les désolidariser. Une frappe légère depuis l’intérieur du boitier est parfois nécessaire avec le manche d’un tournevis.



Placez à présent les câbles SATA en utilisant au maximum toutes les possibilités de rangement du boitier, essayez de dégager l’espace interne en déportant et rassemblant le surplus de longueur avec l’utilisation d’un collier de serrage.

Branchement électrique
Identifiez les connecteurs d’alimentation.
Nous sommes presque au bout de notre périple. Pour fonctionner, notre configuration a besoin d’être alimentée.  La procédure est simple mais réclame encore un peu de concentration.  Le bloc se fixe à l’aide de quatre vis cruciformes sur le haut ou le bas du boitier.

Le choix d’une alimentation avec des câbles de type modulaire permet d’identifier la connectique que nous avons besoin et préparer ainsi le juste nécessaire, limitant l’excédent difficile à ranger.
Pour notre exemple, deux câbles SATA, deux Molex et deux PCIe 6 broches assurent l’alimentation du disque dur, du lecteur optique, du ventilateur arrière et de la carte graphique.

Notez que nous avons passé le câble d’alimentation du ventilateur à l’arrière du boitier.

La carte mère  fonctionne grâce à un connecteur 24 broches associé à un connecteur 8 broches 12 Volts (parfois 4 broches). Passez les câbles par l’arrière du boitier pour préserver l’espace.

Si l’alimentation ne bénéficie pas de câbles modulaires, les autres câbles sont alors rassemblés entre eux à l’aide d’un collier de serrage. Ils sont rangés vers le haut de telle manière qu’ils n’apparaissent pas. Un emplacement est prévu avec ce boitier Antec.

Branchez en premier votre carte mère puis les différents périphériques. Reste à présent à mettre en place la carte graphique. Elle prend place dans un connecteur PCI Express 16x.  La documentation de la carte mère vous indiquera l’emplacement du ou des connecteurs disponibles.

Attention, choisissez en priorité celui câblé en 16 X (le plus rapide) qui généralement est placé en haut.

Suivant votre carte graphique, regardez du côté de l’alimentation qui, sur les modèles haut de gamme, réclame l’ajout d’un voire deux câbles d’alimentation PCI Express. Notre solution, une Radeon HD 6870, nécessite deux connecteurs d’alimentation PCIe 6 broches.
Nous arrivons à la dernière étape, le rangement des câbles à l’arrière du boitier. Une fois toute la connectiques mise en place, il est nécessaire d’organiser le rangement sous peine de ne pas pouvoir remettre le panneau latéral. Profitez des attaches disponibles sur le plateau à carte mère pour regrouper et aplatir les câbles en les fixant à l’aide de colliers serre-câbles (Ils sont parfois compris dans le bundle du bloc d’alimentation ou du boitier) tout en n’oubliant pas de connecter les ventilateurs et de laisser libre l’espace autour du socket. Ainsi si vous souhaitez remplacer votre ventirad par un modèle plus performant, le montage gagnera en rapidité et simplicité.
Il n’y a pas de recette universelle ici car cette organisation dépend du boitier et de sa flexibilité.


Si tout vous parait parfait, il faut remettre en place le panneau arrière. La solution la plus simple est de coucher le boitier pour utiliser les deux mains afin de pousser en parallèle le panneau.

Là encore, la force n’a pas sa place .

Conclusion
Le PC devrait normalement être opérationnel. Avant de refermer le dernier capot latéral, faites tout de même un essai pour vérifier que tout fonctionne, surtout du côté des LED de la face avant.
En cas de problème, le BIOS de la carte mère est un ami cher. Par ses bips (fréquences et répétitions) il fournit des indications sur l’élément posant problème (CPU, mémoire, carte graphique),  le manuel de la carte indique les correspondances. Certains constructeurs passent par un affichage sur le PCB où des codes remplacent les bips.
En espérant que ce guide vous donnera envie de vous lancer dans cette aventure. Un topic est ouvert sur le forum si vous souhaitez apporter vos expériences, vos astuces ou vos remarques.

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